La vérité sur les produits de protection solaire: impact sur la santé et l'environnement (2)






Les filtres minéraux (ou inorganiques) : sont deux produits autorisés dans les cosmétiques : le dioxyde de titane et le dioxyde de zinc. Ces derniers agissent comme une barrière à la surface de la peau et réfléchissent les UVA et les UVB à la façon d’un miroir. Contrairement au filtres chimiques, ces minéraux ne sont pas absorbés par la peau sauf lorsqu’ils sont utilisés sous forme de nanoparticules (particules ultra fines de l’ordre de nanomètre, dimension inférieure à 100 nanomètres (1 nanomètre = 1 millionième de millimètre)). Des travaux ont été menés en 2010, pour évaluer le potentiel génotoxique des nanoparticules métalliques. Les auteurs de cette étude avancent que les résultats trouvés laissent craindre que certaines nanoparticules de TiO2 puissent engendrer des dommages de l’ADN [14]. Cependant, la majorité des études expérimentales ont montré que les nanoparticules ZnO et TiO2 ne ne pénètrent pas ou ne pénètrent que très peu au travers des couches externes de la peau et cela suggère que l'absorption des nanoparticules dans le corps et la toxicité qui l'accompagnerait sont très improbables [15].

Par ailleurs, susceptibles de franchir une peau dont la fonction barrière est lésée (irritations après épilation ou rasage, brûlures, cicatrices, eczéma…) et suspectées d’engendrer une dynamique dans l’apparition et le développement de pathologies cutanées (cancers) [16], ces nanoparticules sont déconseillées et les filtres UV minéraux sans nanoparticules sont à privilégier.

L’impact des nanoparticules de TiO2 et de ZnO sur l’environnement reste à ce jour très peu documenté, malgré leur dissémination massive dans le milieu aquatique, lors des baignades. Ceci suscite de plus en plus d’interrogations quant à leur innocuité. En 2004, la Royal Society britannique estimait que « Tant que les impacts environnementaux des nanoparticules ne sont pas connus, il faudrait éviter de les répandre partout » [17].

Face à cette inquiétude grandissante envers les effets délétères des filtres UV sur la santé humaine et sur l’environnement, il serait raisonnable de boycotter les crèmes solaires notamment celles bourrées de produits chimiques et ou de nanoparticules. Pensez à choisir une crème solaire bio formulée à base de filtres minéraux (les filtres chimiques ne sont pas autorisés en cosmétique bio) et à vérifier que le produit porte bien la mention sans nanoparticules ou encore fabriquez-vous même votre crème solaire. Mais, ces produits de protection solaire, même ceux certifiés bio sont-ils efficaces? Protègent-ils vraiment contre les effets néfastes du soleil, particulièrement des mélanomes, les cancers de la peau les plus dangereux? Je vous invite à lire cette revue médicale suisse, intitulée « Le mythe des crèmes solaires » de Bertrand Kiefer (médecin, théologien et éthicien suisse) pour avoir une réponse exhaustive. Toutefois, pour assurer une protection sure des rayonnements solaires et en toute sécurité, les scientifiques recommandent des moyens de protection alternatifs notamment physiques:

- Se couvrir au maximum le corps avec des vêtements épais, de couleur foncée, amples, et en tissu à mailles serrées... Plusieurs critères existent pour définir le pouvoir filtrant d’un vêtement [18], [19]. L’agence française de sécurité sanitaire environnementale considère que la photo protection vestimentaire est prioritaire. Elle conseille également l’application de crèmes solaires pour protéger les surfaces corporelles qui ne peuvent l’être par les vêtements et non pour accroître l’exposition au soleil [20].

- Porter un chapeau à larges bords et des lunettes de soleil.

- Rester à l’ombre et éviter l’exposition solaire surtout aux heures où les UV sont les plus nocives ( de12 à 16 heures en été) [20].


Si la protection vestimentaire ne plaît pas à beaucoup de personnes, développer un cancer ne plaît évidemment à personne. Mieux se couvrir que réduire sans espérance de vie juste pour se faire une beauté en se bronzant sous les rayons d’un soleil brûlant. Le pire est qu’on se croie protégé en enduisant le corps par ces crèmes magiques sans se méfier de leurs compositions (perturbateurs endocriniens et/ou nanoparticules). De plus, de quel beauté peut-on parler alors que l’organisation mondiale de la santé (OMS) affirme que le rayonnement UV accélère le vieillissement cutané (rides, taches brunes…) [21]?


[14] https://www.anses.fr/fr/system/files/BVS-mg-013-Passagne_LAZOU.pdf

[15] https://www.tga.gov.au/sites/default/files/nanoparticles-sunscreens-review-_2016_1.pdf

[16] Guitou M.A. Nanoparticules et santé: Des applications aux risques potentiels. L’exemple du TiO2. Thèse pharm: Université de Bordeaux. 2014. En ligne: https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01011269/document

[17] http://www.atctoxicologie.fr/images/Dossier/NANOPARTICULES/Dossier_N4_Nanomat%C3%A9riaux_-_Quel_impact_sur_la_sant%C3%A9_et_lenvironnement.pdf

[18] Lautenschlager S., Wulf H.C., Pittelkow M.R. Photoprotection. The Lancet, 2007, 370(9586), pages: 528-537. En ligne: https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(07)60638-2/fulltext

[19] https://www.cancer.be/pr-vention/soleil-et-uv/sauvez-votre-peau/prot-gez-vous-des-rayons-uv

[20] https://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/8b1dae410ebca401a732dd3c2e2faae6.pdf

[21] https://www.who.int/uv/publications/en/uvifre.pdf


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